J02
Position le 14/06 à 1000 UT : 37°45N, 21°35W
Position le 15/06 à 1000 UT : 37°36N, 18°22W
Distance parcourue sur les dernières 24H : 168 MN
Moyenne sur les dernières 24H : 7,00 kn
Vent moyen sur les dernière 24H : de 5 à 10 kn (WSW)
Distance totale à parcourir > Cap Saint Vincent : 795 MN
Distance totale à parcourir > Gibraltar : 975 NM
Distance réelle parcourue depuis les Açores (Ponta Delgada) : 385 NM
Distance directe parcourue depuis les Açores (Ponta Delgada) : 346 MN
Distance directe restant à parcourir pour Cap Saint Vincent : 448 MN
Distance directe restant à parcourir pour Gibraltar : 629 MN
Reccord de vitesse (surf) : 16,2 kts
Séquence pêche : Néant
Séquence émotion : 10 dauphins
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Mercredi 15 juin
Congés ! Congés ! crient Lisa et Emile en cœur lorsqu’après le petit déj
nous tentons de les mettre au travail. Il faut vous avouer qu’hier, les deux
moussaillons sont allés à l’école… et nous étions mardi, jour de relâche.
Alors la matinée s’organise, Lisa se peint un super T-shirt avec les
nouveaux feutres ramenés du continent tandis qu’Emile range sa chambre avant
de prendre les pinceaux pour réaliser une petite œuvre sur bois. Super
équipé Teoula! Bien plus qu’un simple cata. L’embarcation se transforme à
loisir en galerie d’exposition, labo photo, salle de classe, de cinéma, en
restaurant (délicieuse ratatouille fraîche hier soir), … Je suis certain que
nous parviendrons encore à inventer quelque chose. L’école ce sera donc pour
demain. Un peu de lecture tout de même annonce Fabienne, sans trop de
conviction.
Alors que nous poursuivons paisiblement notre route, nous pensons
régulièrement aux étudiants courageux ainsi qu’aux parents qui les
soutiennent à 1200 ou 1300 mn d’ici. Difficile période de fin d’année
académique. Allez Mathilde, Alexandra, Auriane, Marie, Flore et Manon, allez
Martin, Loïc, Dorsan, Romain, Laurance, Maxime, Annouck, Jules , tout
donner Charline, Coline, Diégo et Pauline! … Les vacances approchent, avec
elles la promesse de libération de vos esprits en progressive surchauffe.
Courage.
Il est bientôt midi, cela va faire douze heures que sommes au moteur. Sylvie
nous l’avait annoncé, nous l’avions vu sur les cartes de prévisions, l’arc
de grand cercle que nous suivons vers Gibraltar traverse la pointe nord d’un
anticyclone qui nous prive de vent. Il y en a plus aux nord, seulement aller
les chercher allongerait considérablement notre route. Alors patience.
La dernière nuit s’est bien déroulée, perturbée seulement par le monotone
ronron du diesel. Alors que le vent s’essoufflait, un léger brouillard est
apparu. Visibilité réduite à quelques miles malgré la lune volontaire qui
tentait de nous aider tout ce qu’elle pouvait. Mer pratiquement plate. Nous
approchons peu à peu du détroit de Gibraltar, le trafic augmente à mesure
que les routes se resserrent pour passer l’entonnoir formé par les
continents africain et européen. Il faut garder l’œil clair. Mais Teoula
n’est pas un bateau ordinaire : l’électronique embarquée nous donne une
bonne vision artificielle malgré les conditions. Nous repérons ainsi un gros
pétrolier plusieurs heures avant qu’il ne nous croise. Se sera pour le quart
de Denis. Bip, bip, bip ! une alarme stridente me sort de mes rêves. Un coup
d’œil sur ma montre, le pétrolier est sur nous… Je ne peux m’empêcher de
sortir de ma couche par curiosité plus que par crainte. Personne dans le
carré. Denis est dehors et tente d’apercevoir le géant aux jumelles. « Pas
de problèmes » m’annonce le Capitaine, « nous nous sommes parlés à la VHF,
ils nous ont repéré, nos route sont claires ». C’est bon de se savoir en de
bonne mains.
15 heures, la journée s’écoule lentement. Sieste, jeux, lecture.
Tient, le vent se lève un brin. Hop, on déroule le genaker et on règle la
grand voile histoire de gagner quelques ( ?) nœuds tout en réduisant nos
émissions polluantes. Rien à faire, ce fut bref, il faudra attendre cette
nuit, ou demain même, pour retrouver du portant. Bonne fin de journée.
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