J03 - J04
Position le 17/05 à 1700 UT : 27°04N, 77°20W
Position le 18/05 à 1700 UT : 28°53N, 71°10W
Distance parcourue sur les dernières 24H : 200 MN
Moyenne sur les dernières 24H : 8,33 kts
Vent moyen sur les dernière 24H : de 5 à 15 kts (S - SE)
Distance totale à parcourir > Açores : 2582 MN
Distance parcourue depuis Nassau : 401 MN
Distance restant à parcourir pour les Bermudes : 393 MN
Distance restant à parcourir pour les Açores : 2183 MN
Reccord de vitesse (surf) : 13,5 kts
Séquence pêche :
17/05 : Néant
Séquence émotion : 18/05 : Dépassement d'Equinoxe 36P 4 nanas à bord (supposition d'Olivier)
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Rapport de notre 3ème jour en mer fait par notre coéquipier Yves : 18 mai 1700
UT
17 mai 2011
Le soleil se pointe déjà à 5h00 du mat. A 8h00 c’est reparti, le vent montre son
nez lui aussi, de quoi repartir à 6 nœuds sous voiles, et d’envoyer un petit bol
de céréales-confiture- yoghourt façon Lepesqueux, pour ceux qui connaissent.
Pour ceux qui ne connaissent pas : Marc Lepesqueux est un de ces marins boule-
dingues qui dévalent l’Atlantique pied au plancher pour arriver les premiers de
la meute. Lui, il le fait en monocoque 40 pieds. C’est déjà puissant. Mais
très souvent, lorsque le vent monte et que Teoula traverse les vagues à 10
nœuds, nous pensons à ces autres fellés de la vitesse qui arrivent à 20, 25 ou
même 30 nœuds sur leur trimarans démesurés. Parfois seuls à bord et dans un
vacarme assourdissant. Ca c’est ce qu’on m’a dit ! Mais je peux l’imaginer car
le vacarme est déjà surprenant quand notre Outremer vient écraser sa panse sur
une vague rebelle, que la table du carré fait mine de se soulever, et que les
boîtes de conserve de notre tour du monde montent et descendent dans leurs
logettes. Alors vous imaginer la même chose avec une caisse de résonance en
carbone avec pour seuls grelots des sachets de poulet lyophilisés…
C’est pas tout d’aller vite… faut pas être malade !
Ce matin, et maintenant que la houle s’est formée dans un vent de 20 nœuds nous
poussant ¾ arrière, c’est Denis qui est moins frais.
La nuit pour lui est plus agitée. Comme un bon skipper, il guette chaque bruit
de la coque de Teoula, chaque couinement du gréement, chaque claquement de
vague, scanne la façon dont l’eau vient frapper la coque, écoute au stéthoscope
le ron-ron des moteurs. Son sommeil est plus léger. Et ce matin, son ventre
barbouille. C’est le regard bien fixé sur l’horizon, les bras croisés sur le
ventre patraque, qu’il voit surgir un banc d’une 50aines de dauphins gris (on
attend les roses..). Ils viennent d’un peu partout, de la gauche surtout, mais
aussi de derrière et de droite. La mer est blanche et dévoile leurs évents,
leurs nageoires dans leurs bonds de joie! Bien décidés à nous accompagner un
moment, ils prennent le bateau en escorte. Harnachés à l’étrave nous assistons
sous nos pieds à leurs accélérations diaboliques, à leurs jeux coquins dont nous
sommes pour quelques minutes, devenus les témoins. Et les héros! Tant les yeux
que nous croisons à chaque prise d’air, semblent nous fixer d’un petit sourire !
Petit à petit ils reprennent leur route, mais les trois derniers sont restés
10 minutes devant Teoula avant de rejoindre le groupe et se faire gronder par
leurs parents.
Quittes de nos copains cétacés nous voilà rendus à notre solitude et aux
horizons vides de toute présence. Cela va faire 48h00 que nous n’avons rien
croisé d’autre que des vagues et de l’écume.
Et même pas un poisson pour mordre à nos leurres appétissants Si ! un lancement
de Grrrrrrrrrrrrrrrrrrr vers 10h00 ce matin. Bredouille. Depuis lors : plus
rien.
A ce propos. Merci d’avoir pris d’assaut notre standard iridium !
Nous savons maintenant que le festival d’éclairs auquel nous avons assisté hier
n’est autre qu’un de ces « phénomènes lumineux éphémères »,
Morceaux choisis : « moins couramment appelés éclairs de haute atmosphère, Le
premier TLE n'est découvert qu'au début des années 1990 !!!???. Il est observé
par hasard ».
« Les TLE sont des phénomènes de fluorescence optique, provoqués par des
décharges électriques au cours d'orages sous-jacents. Ils durent généralement
entre moins d'une milliseconde à plus de 2 secondes ».
La claaaasse non ? Attendez : c’est pas fini !
« Une hypothèse veut que la navette spatiale américaine Columbia ait été prise
dans un de ces éclairs, hypothèse réfutée par l'Administration nationale de
l'aéronautique et de l'espace (NASA) américain ». Alors que nous : on était
dedans ces farfadets !
Nous remercions JK qui nous a donné la bonne réponse ! A défaut de mieux nous
lui envoyons un morceau de la peau de l’Anonyme pêché hier. Merci à tous les
autres d’avoir joué !
Si Denis a dû surmonter son premier malaise gastrique Ollivier, quant à lui,
résiste bien, enfin, je devrais dire mieux car hier soir, nous avons frôlé la
CATASTROPHE ! Notre chef étoilé était blême et incapable de rejoindre les
fourneaux du carré balancé par la houle ! Or la faim nous tenaillait. Saluons
le courage et le sens du devoir avec lequel, hier soir, Olivier nous a préparé
ce festin incomparable. Chers maris, compagnons, amants qui nous lisez : nous
reviendrons sur la recette du Carpaccio d’orange… Apprêtez-vous à frapper fort
dans votre vie de couple !
Et pour éviter tout risque de récidive malencontreuse, j’ai convaincu notre
ardennais pure souche d’adhérer à la formule du pharmacien Bosman. J’ai donc
pris le parti, pour le bien de la communauté, de partager mes Bos-Pil aux vertus
incomparables dans notre lutte contre le mal de mer.
Ce mardi 17 Olivier était reparti de plus belle pour le souper avec une série
de côtelettes de porc reprises dans leur jus, objet d’une réduction à la crème
et poivre vert. Petite marmelade d’ananas. Je les ai regardés Denis et lui
savourer ces mets choisis, les mains croisées sur le ventre, le regard perdu sur
l’horizon… blême. Les Bos-Pil ne sont pas infaillibles !
Les quarts de cette nuit : 3 fois 3 heures. Olivier entame, Yves est déjà
couché et s’il survit, prendra le 2ième tour à minuit. Denis pourra, nous
l’espérons dormir paisiblement 6 heures d’affilée.
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