19/05/2011 21:02

J05 - J06

Position le 19/05 à 1700 UT : 29°50N, 68°57W
Position le 20/05 à 1700 UT : 31°14N, 66°43W

Distance parcourue sur les dernières 24H : 143 MN
Moyenne sur les dernières 24H : 5,96 kts
Vent moyen sur les dernière 24H : de 5 à 9 kts (SE - E)
Distance totale à parcourir > Açores : 2582 MN
Distance parcourue depuis Nassau : 670 MN
Distance restant à parcourir pour les Bermudes : 124 MN
Distance restant à parcourir pour les Açores : 1911 MN
Reccord de vitesse (surf) : 13,5 kts

Séquence pêche : 17/05 : Néant
Séquence émotion : 18/05 : Néant
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Rapport de notre 5ème jour en mer fait par nos coéquipiers Yves et Olivier : 20
mai 1700ut

Jeudi 19
Une fois n’est pas coutume.  Fourte comme dirait ma mère !  On est passé du 19
au 20 sans intermédiaire.


Vendredi 20 mai.
Mon quart d’hier s’est passé dans les premiers départs au lof de l’estomac.
Alors que j’écrivais gentiment au clavier, un œil rivé sur le hublot à droite,
afin de prévenir toute collision avec un navire doté d’une erre contraire à la
nôtre, un œil rivé sur les paramètres de navigation, le tout avec l’assistance
d’un Ray, fidèle à la barre, en grande forme par ces 12 nœuds de vent, j’ai
senti un besoin vital d’aller prendre l’air, et très vite de passer la tête
par-dessus les filins en veillant à allonger le cou le plus possible pour
épargner le coque sous le vent de Teoula.  Soulagement !  Et frustration d’avoir
ouvert le bal des indigestions… Le fier à bras de la bos-pil, le marin
condescendant pour ces estomacs fragiles, me voilà à présent en pleine nuit à
rendre à la mer les plats mitonnés de notre ami Olivier.
A 3h30 je réveille Denis et sans demander mon reste lui demande la permission de
regagner ma couchette.  Le bateau se fout pas mal de mes déboires et continue sa
route vers les Bermudes, dans un vent de plus en plus calme… Si calme qu’il nous
faut remettre un moteur pour tenir les 6 nœuds.  Les Bermudes s’éloignent, on ne
devrait pas les atteindre avant samedi matin…  L’arrivée aux Açores dans les
délais prévus semble elle-même compromise : l’anticyclone se trouve pan ! au
milieu de notre route.  Le traverser veut dire pétole, descendre au sud nous le
ferait prendre de face, monter au Nord nous amènerait à croiser des blocs de
glace tant il est encore au Nord, chose étonnante pour un 20 mai.
La journée de jeudi s’égrènne au rythme de mes nausées.  Denis et Olivier sont
aux petits soins.  Je ne dois pas bouger (je ne pourrais pas) ils s’occupent de
tout.  Tandis que notre skipper m’allonge sur la banquette, Olivier sort de sa
pharmacie tous les ingrédients pour composer le cocktail qui devrait me guérir
illico.  Une rose, une bleue, une blanche.  Oups ! Anesthésié par cette chimie
mon esprit se nourrit comme il peut et revient aux saveurs… du Carpaccio à
l’orange.
Messieurs les maris, amants, compagnons : avez-vous acheté des oranges ?  Ok !
Demain samedi, les prévisions sont bonnes et ce carpaccio devrait être l’entrée
idéale avant les grillades de printemps.
Temps de préparation 2 minutes, prévoir 4 belles oranges, huile d’olive, 4
cuillères à soupe de vinaigre balsamique, du poivre de Madagascar (ou
apparenté), du gros sel des îles..
Pelez les orange à vif, tranchez les perpendiculairement aux quartiers en filets
de 4 mm.  Tapissez-les sur le fond des assiettes, versez-y  un file d’huile
d’olive de grande qualité, le vinaigre balsamique, mettez au frais et avant de
servir poivrez, salez servez.  Allez ! pour les puristes, quelques feuilles de
menthe par-dessus.  Et pour les plus romantiques ou ceux qui devraient se faire
pardonner quelque chose, formez, avec les oranges une petite forme géométrique,
un message quoi !.
Nous terminons la journée dans les râles.  A 20h00 je supplie pour aller me
coucher après une dernière pilule faisant partie du traitement prescrit. Olivier
commence avec le 1er quart de la nuit, Yves prendra le second et Denis le 3ième.
 Je me réveille à 9H30 !  Merci à Olivier qui a assuré mon quart et à Denis qui
a cuit du bon pain frais !   Un grand cru cet équipage !
[O]Quart magnifique il est vrai… la lune pas encore levée qui laisse alors aux
seules étoiles le soin d’éclairer notre route… Bientôt rejointes le long de
notre étrave par des centaines de planctons fluorescents qui, comme s’ils se
livraient à une sarabande avec les astres, jouent avec les vagues, et
s’entremêlent ,dans une danse sans fin, avec les étoiles qui caressent la mer
indolente … Un peu comme pour nous donner conscience de la grandeur de la nature
que souvent nous ignorons…

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Dernière mise à jour le 15 juillet 2011