J05

Position le 17/06 à 1000 UT : 37°14N, 11°58W
Position le 18/06 à 1000 UT : 36°38N, 07°58W

Distance parcourue sur les dernières 24H : 205 MN
Moyenne sur les dernières 24H : 88,54 kn
Vent moyen sur les dernière 24H : de 15 à 25 kn (NW-NNW)

Distance réelle parcourue depuis les Açores (Ponta Delgada) : 912 NM
Distance directe parcourue depuis les Açores (Ponta Delgada) : 846 MN

Distance directe restant à parcourir pour Cap Saint Vincent : 0 MN
Distance directe restant à parcourir pour Gibraltar : 129 MN

Reccord de vitesse (surf) : 16,2 kts

Séquence pêche :
Séquence émotion :
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Samedi 18 juin

Pancakes au petit déjeuner, sous une bonne couche de sirop d’érable, quel
bonheur. Je m’offre même une petite tasse de café pour parfaire ce repas du
matin. Lisa quant à elle n’est pas trop bien, comme chaque matin depuis que
nous avons perdu Ponte Delgada de vue. Tant qu’elle ne voit pas la terre, ça
ne va pas. C’est nouveau, elle n’a jamais été comme ca. Heureusement, cela
ne dure qu’une heure, une heure et demie, mais c’est dur de la voir
souffrir.

Le vent se renforce, ainsi que la mer. On décide de ne pas mettre les cannes
à pêche à l’eau car on fonce trop. Le temps de ralentir le bateau pour une
éventuelle remontée, l’éventuel poisson relevé serait probablement déjà bien
mort de fatigue … ce qui n’est pas le but premier. Bref. La table du carré
commence à sauter, le couvercle de la poubelle de mer également, oui, les
signes sont bien là, la mer s’agite. Ce soir nous devrions être à la pointe
sud du Portugal, on avance super bien. Nos réserves en fruits et légumes
frais n’ont jamais tenus aussi bien, preuve que les températures sont
meilleures pour leur conservation. Ils sont mis dans des casiers séparés
(non, on ne mélange pas les pommes et les poires) dans les caissons du
cockpit.

Pour le goûter, nous avons dégusté « ze » ananas des Acores, grande
spécialité. Ils sont plus menus, cossus et vraiment très savoureux. Ajoutez
à cela un petit sablé dont seul Mamami a le secret, et c’est le bonheur
parfait. Pour votre savoir : une plante d’ananas met deux ans à grandir en
serre avant de porter ses premiers fruits. Et malheureusement, le prix des
ananas locaux est plus élevé que ceux importés …

Vers 20h, nous voyons beaucoup beaucoup d’agitation à l’écran radar … on
approche du sud du Portugal, du cap St. Vincent. Un amoncellement de petits
triangles noir : que de paquebots, bateaux citernes et autres monstres qui
ont passés ou vont passer Gibraltar. Les hommes décident de rester éveiller
ensembles, jusqu’à ce que ce nid de bateaux soit moins concentré. Le vent
monte, 25 – 30 – 35 jusqu’à 40 Kn, on prend un ris, deux ris, on diminue le
foc. Deux heures de moteur pour renforcer les batteries afin de s’assurer
que l’I Pad, et surtout son incroyable programme GPS, vienne renforcer
l’équipe Raymarine. Une veillée de 21h à 3h du matin, zigzags entre les
monstres avec pas mal de prise de contact radio afin de s’assurer que les
caps ne se croisent pas de trop près. Tout se passe à merveille, merci les
hommes. Je prends le relais afin qu’ils puissent reposer un peu leurs
esprits. Soudain, nous avons du réseau ! Lecture rapide des mails, messages,
quelle bonne surprise que ce retour à la civilisation. Ce sera bref car nous
nous éloignons à nouveau des côtes mais bon, dans une vingtaine d’heures
nous passerons le détroit de Gibraltar.

Nous quittons peu à peu l’Océan Atlantique et ses longues vagues, sa houle
lente (pas toujours), ses grands toboggans qui ont permis à Teoula de faire
d’incroyables surfs. Surfs qui nous permettaient, l’espace d’un moment, de
voler comme sur un tapis volant, de façon très irréelle et qui faisait
emballer la vitesse du bateau. Difficile de décrire la différence de mer
entre l’Altantique et la Méditerranée. Et pourtant elles sont si
différentes. Il faut le vivre pour le comprendre (qui veut nous accompagner
dans de prochaines futures aventures ?).