J07
Position le 29/05 à 1700 UT : 39°20N, 56°54W
Position le 30/05 à 1100 UT : 39°59N, 54°19W
Position le 30/05 à 1700 UT : 39°59N, 52°57W
Distance parcourue sur les dernières 24H : 161 MN
Moyenne sur les dernières 24H : 6,71 kts
Vent moyen sur les dernière 24H : de 15 à 25 kts (SE - S - SSW)
Distance totale à parcourir > Açores : 1800 MN
Distance réelle parcourue depuis les Bermudes : 1050 NM
Distance directe parcourue depuis les Bermudes : 728 MN
Distance directe restant à parcourir pour les Açores : 1131 MN
Reccord de vitesse (surf) : Néant (au près)
Séquence pêche :
Néant
Séquence émotion :
Néant
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Rapport de notre 7ème jour de mer fait par nos coéquipiers Yves et Olivier :
Dimanche 29 mai.
Aujour’hui on a suivi les 20 km de Bruxelles de bout en bout. On tient donc à
féliciter tous ceux qui se sont donné la peine de courir sous ces 24° et de
faire le tour des Arcades du Cinquantenaire par la grande boucle ! Bravo et
mille fois bravos…
De notre côté, comme convenu, nous avons mangé des pâtes, histoire de préparer
l’événement. Par contre on a mal dormi. Là où on s’attendait à une petite nuit
pépère on s’est tapé 30 nœuds de vent, toujours au près et les sensations dans
la couchette s’en sont ressenties. J’ai essayé, hier de vous donner un aperçu
de la vie au salon pas temps remuant, voyons ce que cela donne dans la couchette
au bas de l’escalier.
D’abord : il y a l’odeur. Comme si le polyester avait décidé d’attendre tout ce
temps pour libérer son parfum, il est impossible de franchir la dernière marche
de l’escalier sans avoir un picotement nasal qui vous pousse – dans le meilleur
des cas – à plonger sur la couchette, soit – dans le pire des cas – à remonter
en panique jusqu’à l’air libre et à prolonger l’échine en direction de l’océan
défilant dans un scintillement, particulièrement magique, de plancton
luminescent.
Une fois couché on prend mieux la mesure : 1) du bruit, 2) des secousses. Le
bruit c’est un peu la traversée de Bogota à l’heure de pointe, calé dans un
autocar surbondé (les odeurs), musique latino à fond, essayant sans succès
d’éviter les nids de poules, et se faufilant à coup de klaxon, coups de
volants, de freins, d’accélérateur et le tout, parce qu’on est à Bogota,
ponctué de quelques coups de feu, déflagrations et explosions inattendues
donnant lieu à d’inévitables accrochages dans un bruit de carrosserie et de
verre décomposés. Sans possibilité de s’accrocher à une main courante, le corps
cherchant le sommeil est balloté dans un sens contraire à la logique. Il recule
quand le bateau freine ; il avance quand il fait mine d’accélérer. Je vous
rassure : ce ne sont que des sensations. Teoula continue de progresser, même
s’il nous arrive de compatir aux efforts mécaniques subis par sa structure
plastique frappée, heurtée, torturée par la vitesse, la houle et le vent.
Depuis hier, nous avons sorti les boules quiès. Convaincantes pour les bruits,
pas pour les secousses.
J’en oublie de parler de notre vieux copain Ray ! Il est extraordinaire et je
m’en voudrais de passer sous silence les efforts permanents qu’il fait pour nous
garder dans le droit chemin. De plus, depuis qu’on a perdu le PC, Ray s’est
encore rendu plus utile et nous fournit un nouveau tableau de bord avec… une
donnée supplémentaire : LE VMG Wpt ! Essentiel ! Velocity Made Good vers le
Waypoint. Ca veut dire que c’est pas parce qu’on navigue à 10 nœuds qu’on se
rapproche à 10 nœuds des Açores ! Que Nenni ! Et le VMG, lui ne trompe pas.
Alors bonne nouvelles, depuis, cette après-midi notre VMG s’envole. Après avoir
connu des valeurs négatives (jusqu’à -2,5 nœuds !) nous volons à présent vers
des 7,9 nœuds VMG. En d’autres mots, si à un moment… nous nous écartions des
Açores à 2,5 nœuds (oui, oui… rien à faire d’autre), maintenant nous nous en
rapprochons à des vitesses encore jamais atteintes ! Et ça c’est positif. Ray
se paye même le luxe de nous donner le nombre d’heures restantes en fonctions du
VMG du moment. De 900 heures nous sommes passés à 173 ! Conseils de Sylvie,
notre fidèle routeuse, y sont pour beaucoup. Elle nous avait promis une bascule
Sud-Sud Est à trouver plus au Nord, un peu en-dessous d’une latitude de 40°.
Nous y sommes.
Aujourd’hui on respire ! Demain on pêche !
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