01/06/2011 21:47

J10

Position le 01/06 à 1700 UT : 40°05N, 44°59W
Position le 02/06 à 1100 UT : 38°46N, 42°42W
Position le 02/06 à 1700 UT : 38°30N, 41°50W


Distance parcourue sur les dernières 24H : 180 MN
Moyenne sur les dernières 24H : 7,50 kn
Vent moyen sur les dernière 24H : de 15 à 25 kts (N-NNW)
Distance totale à parcourir > Açores : 1800 MN
Distance réelle parcourue depuis les Bermudes : 1584 NM
Distance directe parcourue depuis les Bermudes : 1172 MN
Distance directe restant à parcourir pour les Açores : 621 MN
Reccord de vitesse (surf) : 17,8 kts

Séquence pêche :
Néant
Séquence émotion :
Néant
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Rapport de notre 10ème jour de mer fait par nos coéquipiers Yves et Olivier :

Mardi 31 mai.
Toute la journée se passe portés par des vagues impressionnantes avec le minimum
de grand voile et 1/3 du foc.  En fin d’après-midi les 1ères rafales commencent
à se faire sentir.  33 nœuds, 35…. Or tout passage de front froid s’accompagne
d’une rapide bascule du vent.  Ce qui annonce un empannage musclé.  Plutôt que
de la subir nous décidons d’anticiper et d’attaquer de front pour traverser la
zone de perturbation le plus rapidement possible.  Premier empannage dans les
vagues et le vent mais sous contrôle.   On embraque tout ce qu’on peut de rail
et d’écoute de grand voile pour limiter le voyage incontrôlé de la bôme.  On
abat encore un peu, et poups de tribord amure, nous passons bâbord.  Sans coup
férir.
Pas de chance, le front continue de nous farcir des vents violents, mais la
bascule du vent du SSO à NNO ne vient pas.  Nous ré-émpannons pour reprendre
notre route initiale et aller chercher la queue du front – prétendue moins
violente que la partie amont. Les derniers rayons de soleil nous offre la vue
magique d’une dizaine de dauphins sautant à notre rencontre dans ces vagues
déferlantes.  On ne les voit qu’un instant…
Voilà maintenant plus d’une heure que cela dure : les rafales sont de plus en
plus violentes et l’anémomètre s’emballe à plus de 40 nœuds.  La nuit est
maintenant d’encre et le bateau part dans des surfs impressionnants : 17,8
nœuds, avec des gerbes d’écume qui nous entourent.  Record battu !  Encore le
sifflement strident d’une rafale qui s’annonce… il n’en faut pas plus pour que
Denis décide d’affaler le reste de grand voile.  On réfléchit à la façon de
mettre le bateau un tant soit peu face au vent pour ménager la pression du vent
sur la grand voile et pouvoir la faire descendre.  Denis allume les deux moteurs
pour les mettre en renfort et faire pivoter l’étrave un peu plus face au vent.
Denis et moi partons au mât, Olivier reste à la barre pour maintenir le bateau
dans l’axe.  La drisse de grand voile est relâchée, mais celle-ci n’effectue
qu’une petite descente anecdotique.  Le vent siffle dans les haubans et fait
tirer la grand voile sur ses coulisseaux à un tel point que la gravité seule
n’est pas suffisante à la faire glisser le long du mat ?!  Denis et moi nous
nous pendons de tout notre poids sur chaque point d’accroche de la grand voile :
elle ne bouge pas d’un pouce.  Denis repart aux côtés d’Olivier pour s’aider des
moteurs.  Je continue de m’agripper à la voile et tire de toutes mes forces.
Rien, nom de doum, la drisse est bloquée !  Le taquet s’était refermé poussé pas
la voile dans sa première petite chute… Je libère le taquet et voilà que la
voile vient petit à petit, aidée par la meilleure position du bateau dans le
vent ;  Ouf !  Nous voilà maintenant quasi à court de toile.  Porté par 1/3 du
solent nous poursuivons notre route à 7 nœuds.
Une demi-heure plus tard, la bascule a lieu.  Le solent passe tout seul bâbord
amure.  Le vent s’apaise et la mer se tranquillise.  Quasi instantanément !
A 5h30 du matin, nous ré-hissons toutes voiles dehors.
Mercredi 1er juin.
Beau soleil et belle mer bien formée avec un vent qui repart dans les 20 nœuds.
Nous en profitons pour mettre les cannes à l’eau.  Cette fois : ça doit pêcher.
Et effectivement, très vite une quantité d’oiseaux s’intéressent à nos leurres.
Oui ! aussi loin que nous soyons des côtes (+ /- 1.500 km) il ne manque jamais
d’oiseaux autours de nous.  La vue d’un leurre flottant les passionne et les
voilà qui se mettent à piquer dessus avec la vive intention de nous le bouffer.
Ca n’empêche pas le fil de nous donner l’alerte et nous commençons le travail de
remontée : cette fois nous la tenons notre prise.  Et effectivement après 10
minutes de lutte acharnée, nous remontons notre butin à bord : une magnifique
mouette pêchée par strangulation, le cou enroulé autours du bas de ligne.  Nous
admirons le superbe volatil mort, avant de le rendre à son élément.  Le leurre
lui, a disparu !
Nous passons le reste de l’après-midi à lire et, de nouveau à inspecter les
fichiers météos.  Rien n’est joué !  Ce qui devait être un long schuss jusqu’aux
Açores se complique.  Le vent tourne au NE nous obligeant à redescendre un peu
au Sud.  Les 20 à 23 nœuds annoncés pour la nuit nous font prendre 2 ris.  Mais
de nouveau, des pointes à 30 nœuds et la houle féroce ballotent Teoula dans tous
les sens et annoncent la prise du  3ième ris.  Ok ! Opération nocturne pour le
3ième ris.  Nous sommes réglés comme du papier à musique…

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Heure universelle TU :
Dernière mise à jour le 15 juillet 2011